N° 1 – en guise d’introduction

 

 

Ursula Baumgardt

Inalco – Plidam

 

 

Résumé

L’article contextualise le cadre théorique dans lequel se situe le premier volume de la revue. Il relève certaines perceptions de l’oralité qui sont des simplifications d’une réalité complexe et qui la dévalorisent. Une définition plus détaillée des concepts « oralité » et « littérature orale » contribue à une critique des stéréotypes. Celle-ci inclut la remise en question de la dichotomie entre espace rural et espace urbain, entre « modernité » et « tradition ». La critique des stéréotypes formulés à l’égard de l’oralité est l’une des conditions pour la valorisation de l’oralité.

Mots-clés:  Oralité, littérature orale, folklore, stéréotypes

 

Abstract

By way of an introduction. This article contextualizes the theoretical framework of the journal’s first issue. It addresses certain perceptions of orality that tend to oversimplify and degrade a far more complex reality. A finer-grained definition of the concepts or “orality” and “oral literature” suggests interrogating these stereotypes, as well as rural/urban and “modernity/tradition” dichotomies. Decon­structing stereotypes regarding orality is a necessary precondition for developing and promoting a richer understanding of oral literature.

Keywords:  Orality, oral literature, folklore, stereotypes

 

 

Introduction

La problématique du séminaire inaugural du 14 décembre 2020 « L’oralité en milieux rural et urbain : ‘tradition’ vs ‘modernité’ ? », auquel réfère ce premier numéro de la Revue des oralités du mondes s’ins­crit dans le cadre théorique esquissé dans la présentation nécessairement brève de l’éditorial. Pour en donner une définition plus précise, je voudrais apporter ici quelques réflexions et éléments théoriques complémentaires.

Ces réflexions relèvent des enseignements et des recherches que je mène en référence à certaines oralités de l’Afrique de l’Ouest, notamment celle en peul1. L’élaboration du Master « Oralité » à l’Inalco, la direction de thèses, de projets de recherche et de publications collectives m’amènent, tout comme plusieurs collègues, à aborder les oralités du monde dans une perspective transversale, méthodologique et théorique. L’objectif est d’arriver à une vision globale – mais nécessairement toujours incomplète – du domaine disciplinaire très complexe de l’oralité et à plus forte raison des oralités du monde.

1.        Perceptions de l’oralité

L’oralité n’est pas encore reconnue en tant que discipline académique. Le domaine est confronté, en contexte universitaire ou non, à des percep­tions très variées voire contradictoires2. Ainsi, des appréciations très posi­tives coexistent avec des visions négatives et même ouvertement dévalori­santes. Ces dernières, me semble-t-il, ne relèvent pas d’une simple question de « goût » dans le sens d’ « aimer mieux tel texte que tel autre ». En effet, les perceptions préalables de l’objet « oralité » semblent avoir de réelles répercussions sur sa définition. D’où l’importance de les interroger.

Je ne citerai ici que quelques exemples, entendus dans des séminaires, des réunions scientifiques, des échanges informels ou repérés dans diverses publications, spécialisées ou non, d’énoncés épars qui sont appa­remment « neutres » en ce qu’ils exprimeraient une vérité attestée à valeur explicative. Cependant, si on les réunit et si l’on les met en perspective, on peut identifier clairement un ensemble de perceptions négatives.

Ainsi, en forçant un peu le trait, on arrive à l’idée suivante : l’oralité serait répandue dans plusieurs régions du monde, surtout dans le Sud, où elle serait une tradition sans écriture, sans texte (écrit), sans auteur et sans création, pratiquée par des populations analphabètes. Par déduction et de toute évidence, elle serait moins élaborée, moins esthétique voire moins développée que d’autres expressions culturelles, notamment celles qui sont fondées sur l’écriture. Un tel faisceau d’avis fondés sur une hiérarchisation des cultures se constitue en véritable doxa, en un ensemble d’idées consi­dérées comme vraies. En effet, ces avis prennent comme point de référence les réalités connues de ceux qui les énoncent comme étant la norme, en y ramenant les réalités censées être analysées. Ainsi, la différence culturelle est définie à partir d’un point de vue préconstruit, l’oralité à partir de la scripturalité. Le faisceau d’idées, de croyances, d’avis et de conceptions formulés dans divers contextes se constitue en une idéologie faite d’élé­ments épars, telle qu’elle est définie dans ses multiples facettes par Roland Barthes (1957) dans Mythologies. Or, l’oralité ne correspond aucunement aux visions citées ci-dessus.

2.        Éléments de définition

Par définition immatérielle, la parole, qui fonde l’oralité, implique une communication directe, non médiatisée. L’oralité pose le défi de définir ce domaine disciplinaire en tant que tel à travers et dans ses spécificités. Les présupposés parfois appliqués à l’oralité sont utilisés également à propos de la littérature orale, la forme la plus élaborée de l’expression verbale en contexte d’oralité. L’oralité concerne par ailleurs d’autres domaines, parmi eux l’acquisition de la parole et de la langue articulée, la transmission, entre autres. Les articles qui constituent ce volume portent majoritairement sur la littérature orale.

2.1.       Littérature orale

Comme de nombreux spécialistes, et bien qu’il ne trouve pas l’adhésion de tous, j’utilise l’oxymore « littérature orale ». Le terme attire l’attention sur la littérarité, forme spécifique du discours qui se distingue de la com­munication courante à fonction informative. Il renvoie à l’idée d’« art de la parole » qui, par définition, tient sa littérarité de l’oralité3. En effet, la littérature orale est réalisée en contexte de communication directe, en pré­sence de l’énonciateur et du public, lors de « performances », c’est-à-dire de séances qui « donnent à voir et à entendre » le texte (U. Baumgardt, 2008, pp. 49-76)4.

Certes, ces performances ont lieu dans des cadres spatio-temporels et à des occasions spécifiques, ce qui est d’ailleurs l’un des critères définitoires des genres oraux. Cependant, la production de la littérature orale n’est astreinte exclusivement ni à un espace, ni à un temps, ni à une organisation sociale spécifiques. Au contraire, elle est envisagée comme pouvant poten­tiellement exister indépendamment de ces critères, sachant qu’elle est tributaire des contextes historiques, socio-culturels et politiques, de la même manière que toute production artistique. Cependant, ne relevant pas uniquement de la « tradition » et n’étant pas figée, elle se transforme et s’adapte à l’environnement, en restant cependant nécessairement définie par sa modalité d’expression, l’oralité. De ce point de vue, elle est parfois assimilée au « folklore » et souvent à tort, car si les deux concepts peuvent parfois se recouper, ils sont loin d’être synonymes.

2.2.       Folklore

Dans son acception la plus courante, le « folklore » est défini comme étant constitué, entre autres, des traditions et de l’art populaire d’un pays, d’une région rurale, en y incluant les chants et les contes oraux. Jusqu’aux travaux d’Alan Dundes dans les années 19605, les études de folklore ne s’intéressaient guère qu’au passé des pratiques culturelles, construisant une opposition implicite entre tradition et modernité, monde rural et monde urbain, les pratiques étudiées relevant toujours du premier de ces termes.

Certaines oppositions remontant aux études du folklore persistent. Ainsi, l’un de ces stéréotypes porte sur l’opposition supposée plus ou moins infranchissable qui séparerait les mondes rural et urbain. Selon cette idée, le monde rural serait le milieu naturel et nécessaire, presque exclusif, de la littérature orale, « traditionnelle ». Supposée inadaptable à la moder­nité, cette forme de littérature serait nécessairement et inexorablement appelée à disparaître. L’énoncé du séminaire se prête à l’analyse de telles simplifications. À titre d’exemple, je citerai certaines superpositions du « rural » et du « traditionnel » en contexte africain – qui n’est pas une exception mais que je connais le mieux et que je ne souhaite évidemment pas stigmatiser.

3.        Exemples de stéréotypes

En contexte africain est attestée l’association fréquente de la littérature orale au « clair de lune », à la « transmission des traditions de bouche à oreille », à « l’arbre à palabre6 ». À ces caractérisations relativement neutres s’ajoutent des qualificatifs plus explicites. Ainsi, des chercheurs qui sont aussi avertis en littérature orale que Lilyan Kesteloot et Bassirou Dieng7 (2015, p. 5) affirment sans aucune autre explication, à propos de leur ouvrage de contes wolof du Sénégal, que « les textes ont été enre­gistrés auprès des traditionnistes d’espace rural ». Or, cette information qui se veut objective fonctionne comme un gage d’authenticité, associant les éléments « conte, espace rural, tradition », sans pour autant que la « tradi­tion » ne soit définie autrement que par l’allusion au « passé ». À travers l’association de plusieurs traits dissociés se fonde ainsi le paradigme : « conte – espace rural – tradition », sans pour autant que la « tradition » ne soit définie autrement que par l’allusion au « passé ».

Une autre variante de stéréotype s’y ajoute facilement : la littérature orale traditionnelle serait plutôt non ou peu élaborée, car, relevant de la transmission, elle ne connaîtrait pas de création au sens où on l’entend con­cernant les auteurs de l’écriture littéraire8. Par ailleurs, ce paradigme induit l’idée que « traditionnel » signifie « absence de technologie » ; par consé­quent, la « modernité » serait accessible par le biais des nouvelles techno­logies, qui, elles, sauveraient l’oralité. Ainsi, la « néo-oralité » qui adapte certains éléments relevant de l’oralité est parfois interprétée comme étant une forme « moderne », apte à secourir l’oralité rurale et traditionnelle qui, elle, tendrait à disparaître, comme l’exprime Cheikh Sakho (2017, p. 49-56). Cette opposition est complétée par un ensemble de contraires orga­nisés en ces termes : espace rural, tradition, déperdition et recul, voire ex­tinction vs espace urbain, modernité (technologie), développement et capacité d’adaptation. De telles simplifications sont attestées dans d’autres contextes, comme c’est le cas des oppositions entre « populaire – érudit » ; « oral – écrit » ; « régional – national » ; « dialecte – langue », relevées par Pierre Caussat (1989 p. 75).

Ces dichotomies sont fondées sur une hiérarchie de « valeurs » cultu­relles, sachant que le premier terme du paradigme est dévalorisé.

3.1.       Contre-exemples

Concernant la supposée incapacité de la littérature orale à s’adapter à des contextes nouveaux, on rappellera le mouvement des néo-conteurs (Geneviève Calame-Griaule, 1991) né dans les années 70 qui réhabilite le contage en contexte de communication non médiatisée. Les néo-conteurs privilégient cette forme car elle permet de créer et/ou de rétablir du lien social. Les « maisons du conte » et d’autres structures culturelles qui offrent des séances de contage « en direct » et dans des cadres para­scolaires, se réfèrent à cette réflexion. Quant aux associations de conteurs qui interviennent dans des écoles, elles poursuivent souvent le but d’aider les élèves à s’intéresser à leur entourage scolaire interculturel. Les festivals de contes, qui sont de plus en plus nombreux, privilégient également le contage non médiatisé et technologique. Enfin, des structures culturelles comme le Conservatoire contemporain de littérature orale (CLIO) à Vendôme jusqu’en 2017 et le centre de Chevilly organisent des spectacles et offrent également des formations de conteurs. Les activités autour de la littérature orale sont nombreuses et nécessitent une véritable sociologie de l’oralité (Soazig Hernandez, 2016).

Les faits sont beaucoup plus complexes, car la néo-oralité est un domaine qui se manifeste à travers de multiples formes d’expression, coexistant, le cas échéant, avec l’oralité « traditionnelle » (Milebou 2016). À propos du conteur Brice Senah Ambenga, Marlène Milebou analyse les textes qu’il produit en les adaptant à différents contextes : le cercle fami­lial, le rituel, la scène, la radio.

Enfin, la littérature orale n’est pas uniquement « traditionnelle », dans le sens de « conformiste ». Au moins deux exemples peuvent être cités. Jean Derive (1987 et 1992 ) analyse la fonction subversive et cathartique de textes oraux. De même, la conteuse « traditionnelle », locutrice de sa « seule » langue, le peul, et n’ayant pas accès à l’écriture et au français, Goggo Addi, conteuse peule de Garoua au nord-Cameroun, construit dans son répertoire individuel de soixante contes une vision du monde nuancée et complexe (U. Baumgardt, 2000 et 2015). Les contre-exemples mention­nés sont repérés grâce aux recherches initiées par Geneviève Calame-Griaule, fondatrice à l’Inalco des Cahiers de littérature orale (CLO) en 1976.

3.2.       Recherches en littérature orale

En France, des travaux de grande ampleur et à portée théorique ont été développés dès les années soixante dans le domaine africaniste par Geneviève Calame Griaule (1965) et à partir de son article fondateur « Pour une approche ethnolinguistique de la littérature orale africaine » (1970), développé dans les Essais d’éthnolinguistique (1977). Pendant les premières années, les recherches sont ancrées surtout dans les études afri­caines, l’équipe de Geneviève Calame-Griaule réunissant entre autres Jean Derive (1986), Christiane Seydou (1972, 1976) et Véronika Görög-Karady (1984, 1990, 1994, 1997, 2001).

L’approche ethnolinguistique de la littérature orale devient une véri­table École qui dépasse le « seul » cadre africain et qui développe des ana­lyses méthodologiques et théoriques de la littérature orale (U. Baumgardt et Jean Derive 2008 ; U. Baumgardt 2005, 2014, 2019). De nombreux travaux, dont ceux de César Itier (2004) se situent dans la continuité de ce courant.

Les travaux sur l’oralité et la littérature orale accordent souvent une attention particulière au statut des langues utilisées, car celui-ci concerne directement la littérature orale. En effet, si les langues sont minorées, les littératures orales le sont également, alors qu’elles font preuve d’un dyna­misme remarquable, comme l’explique Robert Escarpit (1990) à propos de l’occitan. Si dans certains cas le recul de la littérature orale est indéniable, cette tendance ne relève pas d’une propriété « inhérente » à cette pratique culturelle. Il ne s’agit pas d’une évolution inévitable que l’on observe avec plus ou moins de fatalisme. C’est bien le résultat de politiques linguistiques et culturelles. Celles-ci sont dans bien des cas définies à partir de concep­tions qui valorisent les langues standardisées et l’écriture littéraire. Ces politiques ont des incidences négatives sur la transmission qui, en oralité, ne se réalise que par la pratique. La dévalorisation, de même que les trans­formations des structures sociales et familiales, conduisent, le cas échéant, à une diminution des performances.

L’analyse de réalités complexes à partir de réalités culturelles connues – la littérature, la langue standardisée ou la langue déclarée comme étant officielle9 – risque de conduire à un processus de projection. Celui-ci n’est pas forcément intentionnel, mais il nourrit le faisceau des stéréotypes. Il doit être interrogé ici, en mettant en question ces stéréotypes. Ces derniers ne sont pas forcément attestés sous une forme définie ayant une origine facilement identifiable. Ils se présentent plutôt comme des fragments d’idées isolés, mais qui peuvent se constituer en plusieurs faisceaux com­plémentaires. Cette tendance est favorisée par l’absence de référence théo­rique, argumentée et accessible, concernant les oralités du monde. Ainsi, des éléments définitoires isolés et non contextualisés circulent selon un rayonnement géographique, intellectuel et culturel plus ou moins grand. En l’absence de référence théorique constituée, ils sont avancés, cités et re-cités, contribuant ainsi à une perception plutôt négative de l’oralité. Les personnes qui les utilisent n’ont pas forcément l’intention de produire un tel effet et n’en n’ont probablement pas toujours conscience, étant donné le caractère peu manifeste des préconceptions éparses qui sont à l’œuvre.

3.3.       Critique des stéréotypes

La critique des stéréotypes implique que l’on fasse l’effort de tendre vers une compréhension de l’oralité dans sa globalité. Dans cette perspec­tive, la littérature orale est comprise comme étant ancrée dans une langue et une culture. Comme d’autres pratiques culturelles, elle participe des structures économiques et sociales dont elle est tributaire.

Cette démarche permet d’aborder la littérature orale sans la comparer d’emblée à la littérature. En effet, l’observation fine des données du réel comprendra la question de savoir quelles sont les pratiques, quel est le fonctionnement et quelles sont les formes et fonctions. Elle donne accès aux spécificités de l’oralité et de sa littérature : immatérialité de la parole, communication en contexte non médiatisé ; situations d’énonciation tou­jours singulières ; variabilité ; incidences du contexte de communication sur le texte.

Une telle approche prendra en compte à la fois la diversité et les traits qui sont communs aux oralités. Elle définira avec Paul Zumthor (1994, pp. 28-29) l’« oeuvre » comme étant composée de deux niveaux complé­mentaires : le « texte » – l’énoncé linguistique – , et tout ce qui intervient dans l’énonciation du texte :

On appellera texte la séquence linguistique constituant le message trans­mis. (…) L’œuvre sera ce qui est poétiquement communiqué, ici et mainte­nant : des sonorités, des mots et phrases, des rythmes, des mouvements, des éléments visuels et situationnels. La notion d’œuvre embrasse [le texte et] la totalité des facteurs de la performance (P. Zumthor 1994, p. 28-29).

L’analyse se prémunira ainsi contre la reproduction de stéréotypes qu’elle arrivera à identifier et à déconstruire.

C’est pour moi une conviction : accompagner l’analyse des phéno­mènes culturels d’une interrogation sur le caractère probablement idéolo­gique de certaines de leurs perceptions qui peuvent, selon les cas, exprimer effectivement un ensemble d’idées et de doctrines revendiqué par une société entière ou par quelques composantes de celle-ci. Dans le cas de l’oralité, on pourrait analyser – en simplifiant – une telle constellation ainsi : c’est la culture de la scripturalité qui évalue la culture de l’oralité comme étant inférieure. Cependant, une telle vision critique ne s’arrêtera pas là, elle inclura également l’analyse des formes d’expression de la litté­rature orale, porteuses, le cas échéant, de véritables idéologies (U. Baumgardt, 2014, p. 5-17).

Conclusion

Cette approche critique me semble être une condition pour une réelle revalorisation de la littérature orale. Celle-ci est à son tour l’une des con­ditions pour la pratique de la littérature dans les sociétés actuelles. Or, c’est en premier lieu la pratique qui fait vivre l’oralité, non son enfermement dans la communication médiatisée par les technologies relevant du « pro­grès ». Celles-ci ont bien entendu un intérêt, si elles ne prétendent pas pou­voir se substituer à l’oralité.

La remise en question de certaines simplifications, que nous avions for­mulée dans le titre du séminaire inaugural, a contribué à une ouverture de la problématique. Celle-ci a donné accès à l’étude de certains aspects, notamment les fonctions de l’oralité dans des situations radicalement diffé­rentes de ce qui est habituellement attendu, par exemple, dans le cas du contage. Gulistan Sido et Issa Maïga n’ont pas participé au séminaire, leurs articles ont ainsi été intégrés dans le numéro par la suite. Cependant, certaines contributions au séminaire n’ont pas donné lieu à la rédaction d’articles car les auteurs ont rencontré des empêchements importants : c’est le cas de Mukaddas Mijit et de Chantal Gishoma qui avaient abordé les fonctions de la musique respectivement dans la culture ouighoure10 et dans le dépassement du génocide rwandais (1994) ; c’est le cas également de Fatima El-Aïhar qui réfléchit à une pratique culturelle et à sa disparition à Alger.

Les pistes de réflexion explorées à l’occasion du séminaire inaugural appellent évidemment à un approfondissement.

 

 


 

Références bibliographiques

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Notes:

1 Le peul, langue transnationale, se rencontre dans une vingtaine d’États de l’Afrique, de la Mauritanie au Soudan du Sud. Sa grande extension géographique explique qu’il soit utilisé dans des contextes plurilingues très variés ; voir Aliou Mohamadou, « Peul », Encyclopédie des littératures en langues africaines (ELLAF).

2 J’utilise le terme de « perception » dans le sens défini par Le Petit Robert : « Fonction par laquelle l’esprit se représente les objets ; acte par lequel s’exerce cette fonction ; son résultat ».

3 Voir pour une discussion plus approfondie, Jean Derive (2008 pp. 105-124 ; 2012 et 2017).

4 Voir, pour une analyse des littératures orales africaines dans une approche transversale et dans une perspective théorique et méthodologique, U. Baumgardt et J. Derive (2008) ; pour la définition de ces littératures par rapport à l’écriture littéraire en langues africaines, voir Ursula Baumgardt, 2017.

5 On pense ici aux travaux d’Alan Dundes (1965), The Study of Folklore. Les membres de l’organisation internationale American Folklore Society (AFS) s’inscrivent en général dans cette perspective ; ils s’intéressent effectivement à toutes les formes d’expression de la littérature orale, « affirming the diversity of human creativity across time, heritages, and places » : https://americanfolkloresociety.org/.

6 Jacques Chevrier (1986 ), dans L’arbre à palabres, renvoie à cette représentation devenue cliché, que l’auteur a contribué à forger, sans doute dans le souci de promouvoir la littérature africaine.

7 Bassirou Dieng (†), professeur d’études africaines à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a édité, entre autres, l’épopée wolof du Kajoor (1993) ; Lilyan Kesteloot (†) était chercheure à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) à Dakar. Lilyan Kesteloot et Bassirou Dieng ont publié ensemble Les épopées d’Afrique noire en 1997.

8 La supposée absence de création est contredite par Anne-Marie Dauphin-Tinturier et Jean Derive (2005).

9 C’est souvent le cas, notamment dans les pays francophones de l’Afrique de l’ouest ou aux Amériques, dans d’autres pays colonisés ou subissant une forte domination culturelle.

10  Mukaddas Mijit presente en mars 2023 avec Bastien Ehouzan, Nikah, un film sur la région ouïghoure du Xinjiang qui porte sur les mariages forcés de jeunes femmes avec des maris chinois ; sur des arrestations par le comité du quartier suivies de déportation dans des camps de rééducation. À travers les chants de mariage, les prières et le chant de complainte, Mukaddas Mijit évoque une oralité ouïghoure riche et vivante, pratiquée à l’abri de la censure et de la répression.

n° 1 éditorial

 

 

 

L’objectif commun des membres fondateurs du groupe de recherche « Les Oralités du monde » est de faire mieux connaître les oralités dans leur extraordinaire diversité culturelle. Notre démarche consiste à partager des connaissances et des observations dans une perspective interdiscipli­naire, transversale et comparatiste.

Ce premier numéro de la Revue des oralités du monde renvoie au sémi­naire inaugural de ce groupe, qui s’est tenu le 14 décembre 2020 et qui était intitulé « L’oralité en milieux rural et urbain : ‘tradition’ vs ‘moder­nité’ ? » Ce séminaire avait pour intention d’apporter des éclairages sur les fonctions de l’oralité dans deux types de contextes, la campagne et la ville. Tous les exposés du séminaire n’ont pas donné lieu à un article, mais au cours des discussions qui l’ont suivi, d’autres contributions se sont ajoutées. Ce volume n’est donc pas une édition d’actes, mais l’état d’une réflexion en cours dont fait partie le chapitre d’introduction rédigé par Ursula Baumgardt.

Nous comprenons l’oralité comme un ensemble de pratiques de com­munication non médiatisée, c’est-à-dire réalisées en présence de tous les participants. Se déployant en « performances » qui donnent à voir et à entendre le texte, la littérature orale est la forme la plus élaborée de l’ora­lité. Bien qu’elle ne fasse pas l’unanimité parmi les chercheurs, l’expres­sion « littérature orale » présente à notre avis l’avantage d’établir une distinction utile entre des discours métaphoriques associés à un usage esthétique de la langue – la littérature – et d’autres types de communica­tion, notamment celle à fonction informative. Malgré leur apparente neutralité, les expressions alternatives « tradition orale » et « art verbal » établissent une hiérarchie implicite et injustifiée entre des langues et des cultures dotées d’une littérature et d’autres qui ne le seraient pas.

L’attention qui est aujourd’hui portée par la recherche aux contextes d’énonciation nous rend plus attentifs qu’à l’époque du folklore et de l’anthropologie structurale aux fonctions de la littérature orale en même temps qu’à son caractère créatif, dynamique et innovant, et donc à sa pré­sence dans des cadres où elle n’avait été jusqu’à présent guère considérée. C’est à ces contextes peu étudiés que s’intéresse ce volume. En posant l’approche de l’oralité en dehors du cadre prédéterminé où elle est habi­tuellement recherchée, celui du monde rural et « traditionnel », nous pen­sons avoir mis en lumière des usages et fonctions rarement attestés.

Statut des langues

Dans les sociétés contemporaines, souvent plurilingues, l’étude de l’oralité doit tenir compte du cadre sociolinguistique et de son incidence sur les pratiques, les perceptions et les fonctions de la parole. C’est à cette dimension qu’est consacrée la première section de ce numéro (« Le statut des langues en présence »), à travers les cas de l’occitan et du breton, étu­diés respectivement par Pierre Escudé et Nelly Blanchard.

Pierre Escudé met en lumière l’impasse dans laquelle le système sco­laire français place l’enseignement de l’occitan en le concevant sur le modèle de celui du français, langue hautement standardisée et pourvue d’une littérature canonisée. Il en résulte une dévalorisation de la langue régionale, de fait dialectalement fragmentée et éminemment orale. L’enseignement de l’occitan s’en retrouve négativement affecté, alors qu’il devrait mettre l’accent sur l’oralité.

Nelly Blanchard nous offre un panorama général de la pratique de la littérature orale bretonne aujourd’hui. Si le breton fut surtout, au cours des deux derniers siècles, une langue de paysans, de pêcheurs et d’artisans, il a été réintroduit aujourd’hui en milieu urbain sous l’effet du militantisme d’une partie de ses locuteurs et des politiques menées par la Région Bretagne, du moins dans des cadres institutionnalisés tels que l’école ou les festivals culturels et musicaux. Dans ce contexte, l’auteure montre que « c’est surtout le chant qui tire son épingle du jeu » et fait vivre de façon créative une tradition pluriséculaire.

Circulation des textes et des imaginaires

Hors d’Europe, il n’existe guère de frontières entre espaces ruraux et urbains du point de vue de la circulation de la littérature orale, comme on l’observe dans la deuxième section de ce volume (« Circulation des textes et des imaginaires »).

Catherine Servan-Schreiber montre qu’en Inde « la ville joue un rôle décisif dans la transmission de la tradition orale », notamment des épopées, qui sont chantées dans les rues, sur les places et à la radio, avec les restric­tions que relève l’auteure. C’est aussi en ville que les épopées sont collec­tées et imprimées sous forme de livrets de colportage, voire enregistrées ou filmées, puis diffusées sur divers médias.

Kévin Mba-Mbegha étudie les activités d’une association de chanteuses qui s’est créée à Libreville, au Gabon, avec l’objectif d’y perpétuer la cul­ture fang. Il observe les infléchissements que le cadre sociologique urbain induit dans les contenus des chants de mariage et l’extension des perfor­mances à des contextes non traditionnels.

L’oralité narrative fait preuve de la même adaptabilité au milieu urbain dans l’exemple quechua étudié par César Itier : une mère installée avec sa famille dans la ville de Cuzco, au Pérou, continue d’utiliser son répertoire de contes oraux dans l’éducation de ses enfants, en les transformant pour les adapter aux enjeux nouveaux de la société urbaine.

L’oralité comme partage et comme résistance

Notre dernier groupe de contributions envisage la pratique de l’oralité narrative dans des contextes où celle-ci n’avait été que rarement observée, dévoilant certaines de ses fonctions les moins étudiées.

Emmanuelle Saucourt examine l’effet du contage sur les personnes at­teintes de la maladie d’Alzheimer : l’espace d’un instant, la parole narra­tive et les images mentales que celle-ci fait surgir emplissent la conscience de la personne et la font « revenir ». Le conte diminue les troubles associés à la maladie et possède une fonction soignante.

Issa Maïga décrit deux expériences d’émissions radiophoniques consa­crées à l’oralité en langue songhoy, dont il a été le principal promoteur à Gao, au Mali, dans le contexte des attaques djihadistes et de l’hostilité de ce mouvement armé aux expressions de la culture traditionnelle. La radio joue ici le rôle d’espace de résistance culturelle et même de potentialisateur de l’oralité.

Gulistan Sido présente son expérience de conteuse kurde dans le nord-ouest de la Syrie en guerre. Dans cette région, le conte est depuis long­temps le genre oral le plus pratiqué, car il constitue un acte de résistance contre la brutale politique d’assimilation linguistique et culturelle menée par l’État syrien. L’auteure a conté devant des enfants, dans un quartier d’Alep soumis aux bombardements de l’armée en 2013, puis, en 2018, devant des réfugiés fuyant Afrine et l’avancée des forces turques. Dans ces deux cas, le contage répond à des situations d’extrême détresse et cherche à atténuer momentanément l’angoisse des destinataires. Il aide aussi à surmonter le sentiment d’isolement qu’éprouvent des personnes qui ne se connaissent pas et sont enfermées dans une situation de promiscuité.

Comme en témoignent les articles qui constituent ce volume, la littéra­ture orale intervient dans des contextes très divers, par exemple dans des circonstances extrêmes, comme celles décrites par Emmanuelle Saucourt, Issa Maïga ou Gulistan Sido. Elle se révèle alors un moyen privilégié de « faire groupe » et d’opposer une résistance à la domination culturelle, voire à la terreur. Il s’agit là de questions essentielles que ce volume n’aborde que de façon exploratoire et qui requièrent des recherches appro­fondies. C’est peut-être un des principaux chantiers futurs pour l’étude des oralités.

Ursula Baumgardt et César Itier

Directeurs de publication

Ligne éditoriale

 

La Revue des oralités du monde est une revue scientifique semestrielle à comité de lecture fondée par le groupe de recherche « Les oralités du monde » le 12 décembre 2022. Son objectif est de faire connaître des travaux de recherche dans le domaine de l’oralité et de contribuer ainsi au débat scientifique. La procédure d’évaluation se fait par les pairs, en double aveugle.

La revue est en format papier et en format numérique en libre accès1, publiée sur le site internet du groupe de recherche « Les oralités du monde » (Odm), https://oralites-du-monde.huma-num.fr/. Le groupe a été fondé le 21 novembre 2019 à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco – Paris). Dirigé depuis sa fondation par Ursula Baumgardt, le groupe est rattaché à l’équipe Pluralité des langues et des identités : didactique, acquisition, médiations (Plidam). En complémen­tarité à la publication de la revue, le groupe des Odm recense les spécia­listes de l’oralité dans son « Annuaire2 » et il organise les « Rencontres des oralistes3 ».

 

Le domaine disciplinaire de l’oralité

Le caractère immatériel de l’oralité implique la communication directe et non médiatisée. Celle-ci englobe la communication quotidienne, mais également des formes de discours qui se structurent différemment selon les cultures : discours publics ou rituels, genres littéraires oraux (contes, proverbes, épopées, poésie chantée, etc.). Réunissant la communication quotidienne et les genres discursifs institués par chaque culture, l’oralité englobe des champs d’expression variés et complémentaires.

Définie par son fonctionnement comme un objet scientifique spécifique, l’oralité appelle l’élaboration d’une méthodologie et d’une théorie qui lui sont propres. Elle constitue un domaine disciplinaire à part entière qui a développé une longue histoire de recherche. Elle dispose, certes, d’une masse critique considérable, mais les spécialistes du domaine sont peu connectés entre eux.

L’oralité est à la jonction de plusieurs autres disciplines, dont :

        • les sciences du langage ;
        • l’anthropologie ;
        • la littérature et la musicologie ;
        • les sciences de l’éducation.

 

Format scientifique des articles

La Revue des oralités du monde publie des articles théoriques et méthodologiques, de même que des études de cas. Elle est transaréale, focalisée sur l’oralité et la diversité des pratiques culturelles et des formes. Elle est ouverte à l’interdisciplinarité. Elle envisage aussi l’oralité en rela­tion avec l’acquisition du langage, l’apprentissage, la transmission et l’enseignement. Elle accueille des contributions sur la littérature orale portant, le cas échéant, sur ses liens avec l’écriture littéraire. De même, le champ de la thérapie de la parole et par la parole est ouvert.

La revue publie en alternance des numéros thématiques et non théma­tiques, au mois de mars et au mois de septembre. Les numéros théma­tiques sont préparés par des appels à contribution ; des articles peuvent être proposés en dehors des appels.

Les propositions d’articles sont reçues par les directeurs de publication aux adresses suivantes :

        • Ursula Baumgardt : baumgardt@inalco.fr
        • César Itier : itier@inalco.fr

 


 

Notes:

1  La revue est en libre accès sous Creative Commons BY-NC-ND sur le site des Oralités du monde : https://oralites-du-monde.huma-num.fr/

2  https://oralites-du-monde.huma-num.fr/annuaire-des-oralistes/.

3  https://oralites-du-monde.huma-num.fr/manifestations/.

Note aux auteurs

 

 

La langue de rédaction est le français.

Titre et auteur

Les contributeurs et les contributrices précisent leur statut et leur orga­nisme de rattachement:

Titre de l’article

Prénom et nom de l’auteur

Rattachement de l’auteur.

Résumé et mots-clés

Les articles prendront la forme d’un texte de 35 000 caractères (espaces non compris) au maximum et seront accompagnés d’un résumé et de mots-clés en français. Les cartes et les illustrations sont titrées. Les cartes sont légendées. Les crédits des illustrations sont à mentionner.

Intertitres

(titre des sections et des sous-sections de l’article)

      • alignés à gauche
      • numérotation décimale manuellement
      • titre de niveau 1 : en gras ; taille 14
      • titre de niveau 2 : en gras ; taille 12
      • titre de niveau 3 : non gras ; taille 12
      • exemple :
      1. Titre de section 1

1.1.      Titre de sous-section

1.1.1.   Titre subdivision de la sous-section

Citation de passage d’article et d’ouvrage

      • pour la citation d’un passage de plus de trois lignes présenter le texte de la manière suivante
      • mettre le paragraphe en retrait de 2 cm de la marge gauche (utiliser la Mise en forme de paragr.)
      • justifier le texte
      • utiliser une taille de police de 10
      • le texte est en romain (style « Normal »)

— exemple (faux texte latin) :

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Extrait de texte en prose

      • donner le passage dans un tableau de deux colonnes
      • à chacun des paragraphes du texte correspond une ligne du tableau (deux cellules côte à côte)
      • le texte dans la langue est placé dans la cellule gauche, sa traduction dans la cellule adjacente
      • utiliser une taille depolice de 10
      • le texte est en romain (style « Normal »)
      • — exemple (faux texte latin) :

Titre éventuel du passage

Traduction du titre

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[Traduction]

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[Traduction]

Extrait de poésie et de chanson

      • placer chaque vers ou verset dans une cellule et sa traduction dans la cellule adjacente
      • mettre le texte en italique
      • utiliser une taille de police de 10
      • exemple (Kevin Mba-Mbegha, « Entre les espaces rural et urbain : chants de mariage fang du Gabon », ROM n° 1, 1e semestre 2023, p. 75) :

Titre éventuel du passage

Traduction du titre

éɲə̀lé àzù éééé

Le voici qui arrive !

mͻŋ yә όyәm ééé

Le natif d’Oyem ééé

mͻnә nkodjέn ééé […]

Le fils de la tribu Nkodjène […]

tarә Ndong Mbeng oyәmәrә kͻb ànvàl ό wùlà tàr kͻb

[Notre père] Ndong Mbeng exprime correctement comme tu le fais si bien

oyәmәrә nàà mәyͻŋ mà yә wàwok […]

Souviens-toi que la collectivité va t’écouter […]

Bibliographie

— présenter les références selon les exemples suivants :

Ouvrage

ALEXANDRE, Pierre & BINET, Jacques (1958), Le groupe dit pahouin (fang-bulu-beti), Paris, L’Harmattan, 152 p.

Chapitre dans un ouvrage

DERIVE, Jean (2008), « L’oralité un mode de civilisation », in Ursula BAUMGARDT & Jean DERIVE (dir.), Littératures orales africaines : perspectives théoriques et méthodologiques, Paris, Karthala, p. 17-34.

Article dans une revue

BAUMGARDT, Ursula (2019), « La littérature orale dans des articulations pluridisciplinaires et multi-aréales », Cahiers de littérature orale, n° 83, p. 35-54.

L’oralité en milieux rural et urbain

 

 


 

 

 

 

 

 


 

 

Sommaire

 

 

Éditorial 11

Ursula BAUMGARDT

En guise d’introduction

 

15

 
I – Statut des langues en présence

Pierre ESCUDE

Région vs nation : enseigner une langue autre en milieu monolingue hyper-normé : l’exemple de l’occitan dans l’éducation nationale française

29

Nelly BLANCHARD

La littérature orale en breton, un phénomène rural ?

 

43

 
II – Circulation des textes et des imaginaires

Catherine SERVAN-SCHREIBER (†)

En Inde, dire l’épopée en ville : question spatiale et/ou question de statut social

61

Kevin MBA-MBEGHA

Entre les espaces rural et urbain : chants de mariage fang du Gabon

67

César ITIER

Devenons des serpents : un conte quechua migre vers la ville

77
 
III – L’oralité comme partage et comme résistance

Emmanuelle SAUCOURT

Le conte : une passerelle entre les mondes, l’exemple de la maladie d’Alzheimer

93

Issa MAÏGA

La recherche en oralité sous la menace djihadiste : collecte de corpus oraux à Gao (Mali, 2001 à 2022)

99

Gulistan SIDO

La littérature orale en contexte de guerre en Syrie (2011 2022) : une expérience de contage dans la Montagne Kurde

109

 

Inauguration de la Revue des oralités du monde

 

 

Revue des oralités du monde

Parution du n° 1

Projet, réalisations, perspectives

 

INALCO ; 65 rue de Grands-Moulins, 75013 Paris

Auditorium

Mercredi, le 12 avril 2023

11h-17h

Organisation

Groupe de recherche « Les oralités du monde » (ODM)

PLIDAM

Contact : Ursula Baumgardt ; ursula.baumgardt@wanadoo.fr

 

 

Photo: Henry Tourneux

 

 

 

Programme

 

11h Ouverture

Allocution de Madame Rima Sleiman, Vice-Présidente Recherche, INALCO

 

11h15 Projet, réalisations et perspectives

Ursula Baumgardt : Le Groupe de recherche

Patrice Pognan : Le site internet

César Itier et Ursula Baumgardt : Fondation de La Revue des oralités du monde (ROM)

Aliou Mohamadou et Patrice Pognan : Présentation du premier numéro de la revue

Discussion

12h30 Pause

 

14h – 17h L’oralité à l’intersection de trois disciplines

 

14h Oralité et sciences du langage

Présidente : Louise Ouvrard

Nelly Blanchard : Perspectives sociolinguistiques dans l’analyse littéraire de contes et de chansons en breton

Pierre Escudé : « Oralité et norme de l’enseignement scolaire : tensions et dynamique »

Aliou Mohamadou : « Les ressources de l’oralité et l’exemplification en lexicographie»

Discussion

 

15h Apports de l’oralité à l’anthropologie

Présidente : Ursula Baumgardt

Mariléna Papachristophorou : « De la littérature orale à une anthropologie de l’oralité (Grèce moderne) »

César Itier : « Les fonctions du conte Réflexions à partir d’un terrain andin »

Daniel Negers : « Oralité poétique et ethnologie : un éclairage et un hommage à Catherine Servan-Schreiber »

Discussion

 

15h45 Oralité et littérature, éclairages réciproques

Président : César Itier

Kévin Mba-Mbegha : « Une oralité vivante et dynamique, l’exemple fang (Gabon) »

Gulistan Sido : « Relations entre la littérature orale et écrite en kurde »

Ursula Baumgardt : L’inscription du destinataire dans les textes de l’écriture littéraire et de la littérature orale

Discussion 

 

16h50 Clôture de la Journée ; Perspectives

 

Nous vous attendons nombreux à l’Auditorium, mais s’il vous est impossible de vous déplacer, vous pourrez participer à la manifestation par visioconférence. Dans ce cas, veuillez vous inscrire auprès de Ursula Baumgardt ursula.baumgardt@wanadoo.fr

au plus tard le vendredi 31  mars 2023.

Rencontre des oralistes (12-12-2022)

 

Le Groupe de Recherche « Les Oralités du Monde » (ODM) a été fondé le 21 novembre 2019 par les membres de plusieurs équipes de l’INALCO et par des spécialistes externes. Il a conçu un site internet.

 

Le 12 décembre 2022, de 14h à 18h, le Groupe a réalisé par visioconférence, la manifestation scientifique « Rencontre des oralistes ».

 

http://oralites-du-monde.huma-num.fr

 

Objectif et déroulement

L’objectif de la manifestation était de présenter et de discuter les projets portés par les collègues inscrits dans l’Annuaire des oralistes1, et par ailleurs, de définir un programme de recherche commune.

 

Malgré cette fin d’année très chargée, 25 oralistes étaient présents, rejoints par plusieurs experts invités, des doctorants et des étudiants du Master ORALITE de l’INALCO.

 

Ouverture

Les organisateurs ont évoqué la mémoire de Catherine Servant-Schreiber, indiéniste (EHESS), membre fondateur du groupe et intervenante régulière dans la Master ORALITE ; de même que celle de Marcel Courthiade, MCF de langue et civilisation rromani (INALCO), ayant participé régulièrement aux travaux du groupe de recherche. Les ODM rendront hommage à ces deux collègues.

 

Les organisateurs ont également salué l’arrivée, ces deux derniers mois, de cinq nouveaux oralistes, Saly Diémé, Veronica Valencia, Mariléna Papachristophorou, Iyas Hassan et Diyana Kirilova, répertoriés dans l’Annuaire.

 

Discussions

Les discussions ont porté sur quelques-unes des problématiques centrales auxquelles sont confrontées les spécialistes de l’oralité : la transmission et l’enseignement ; la formation de spécialistes de l’art oratoire et notamment de conteurs ; la recherche sur l’oralité dans son universalité et sa diversité culturelle.

 

Décisions

– La Revue des oralités du monde, revue semestrielle, scientifique et numérique, est fondée ce lundi 12 décembre 2022. Le numéro de lancement sera publié en février 2023.

– Le programme de recherche « Panorama des oralités du monde » est mis en route (voir le site des ODM).

 

Le 14 décembre 2022

Ursula Baumgardt

 


 

Note:

1  https://oralites-du-monde.huma-num.fr/annuaire-des-oralistes/

Iyas Hassan

 

Prénom NOM Iyas Hassan
Fonction Professeur des Universités
Université et/ou Institut de recherche Sorbonne Université, Paris
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité)

iyas.hassan@sorbonne-universite.fr

iyas.hassan@cnrs.fr
Langue de l’oralité et pays

Arabe.

    • Levant (Syrie, Liban, Palestine, Jordanie)
    • Afrique sub-saharienne (Mauritanie, Mali, Niger)
Discipline et domaine de recherche Littérature arabe : narrations religieuses ; littérature médiane et populaire.
Mots-clés Littérature arabe, littérature médiane, littérature populaire, roman de chevalerie, Sira (Sīra, Sîra), Baybars, qaṣaṣ (qasas, qiṣaṣ, qisas), récits des prophètes, exégèse coranique.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) Anonyme, Bohas, Georges et Hassan, Iyas, 2012-2022, Sīrat al-Malik al-Ẓāhir Baybarṣ ḥasab al-riwāya al-šāmiyya, vol. 12 à 18, Beyrouth, Presses de l’Ifpo, 3248 p.
Iyas, Hassan, 2019, Le religieux, le narrative et le littéraire. Coran et exégèse coranique dans l’histoire de la littérature arabe, Paris et Beyrouth, Geuthner et Presses de l’Ifpo, 496 p.
Hassan, I. (édition, traduction et commentaire), Moïse l’africain. Migration de récits et brassage de mythologies en Afrique Subsaharienne, Beyrouth, Presses de l’Ifpo, 144 p.
Travaux en cours Edition, commentaire et traduction du récit de Bulūqiyā d’après des traditions subsahariennes. Manuscrits conservés à la Bibliothèque Mamma Haïdara et à la bibliothèque de l’Institut Ahmed Baba (Bamako).
Date et rédacteur de la fiche

22 novembre 2022

Iyas Hassan

Mariléna Papachristophorou

 

Prénom NOM Mariléna Papachristophorou
Fonction Professeur
Université et/ou Institut de recherche Université de Ioannina, Grèce
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité) mpapach@otenet.gr; http://users.uoi.gr/gramisar/prosopiko/papachristophorou/index-en.htm; https://uoi.academia.edu/MarilenaPapachristophorou
Langue de l’oralité et pays Grec moderne, Grèce
Discipline et domaine de recherche Anthropologie Sociale et Ethnologie ; études folkloriques
Mots-clés Performance, rites et rituels, représentations collectives, symboles, identités, collectes, récits oraux et traditions narratives, mythologies, mémoire
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) 2013, Myth , Representation and Identity : an Ethnography of Memory in Lipsi, Greece, NewYork, Palgrave – Macmillan, 216 p.
2002, Sommeils et veilles dans le conte merveilleux grec (FF Communications 279), Helsinki, Suomalainen Tiedeakatemia, 337 p.
2018, “Nasreddin Hodja in Greek-speaking modern and contemporary contexts; or a long stopover for a great traveller” dans Terra Ridens-Terra Narrans / Festschrift zum 65.Geburtstag von Ulrich Marzolph (dir. Regina F. Bendix et Dorothy Noyes), Beiträge zur Kulturgeschichte des islamischen Orients, Band 45.1, Verlag für Orientkunde, Dortmund, pp. 300-331.
2016, “Narrative maps, collective memory and identities – through an ethnographic example from the SE Aegean“, Narrative Culture – Wayne State University Press, volume 3.1, pp. 67-86.
2014, “Ordinary stories, dreams, miracles and social interactions”, Journal of Comparative Research in Anthropology and Sociology, Volume 5, Number 2, pp. 61-71.
Travaux en cours Performance et méthodologie de terrain.
Date et rédacteur de la fiche

20/05/2022

Mariléna Papachristophorou

Verónica VALENCIA BAÑO

 

 

Verónica Valencia Baño
Université Paris Cité (anciennement Paris 7 Denis Diderot)
v.valenciabano@gmail.com ; +336 11 87 61 17
Langue de l’oralité et pays Quechua – Equateur
Discipline et domaine de recherche Littérature orale, psychanalyse
Mots-clés Conte et psychanalyse, conte oral : collecte et édition de corpus ; répertoire d’une conteuse quichua.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) 2019 « Une conteuse quichua et son répertoire », INALCO, http://www.inalco.fr/itineraires/3/conteuse-quichua-repertoire
2019, « Subjectivité et tradition orale. Le cas d’une conteuse quichua », intervention dans le séminaire : Clinique de la culture, et sujet de la modernité, Cercle International d’Anthropologie Psychanalytique.
2018, « Analyse de la représentation de Dieu dans le répertoire de contes oraux d’une conteuse quichua de l’Equateur », intervention dans le symposium : Producción y reproducción de narrativas rituales en el catolicismo americano. XVII Congreso Latinoamericano Sobre Religión y Etnicidad. Toro- Espagne.
2017, « Le conte comme objet de recherche en oralité », intervention dans le TD Lecture du conte, L2 Lettres. Université Paris 7 – Denis Diderot.
2016, « Structures actancielles dans la littérature orale andine et dans le mythe d’Œdipe», intervention avec César Itier dans le Workshop: L’oralité entre psychanalyse et anthropologie. Université Paris 7- Denis Diderot.
2016, « La tradition orale quichua en Equateur », responsable des journées scientifiques et culturelles à INALCO
Travaux en cours
    • Thèse : Enjeux subjectifs de la transmission de la littérature orale
    • Mooc : kit d’initiation au quechua sureño
Date et rédacteur de la fiche

11/08/22

Verónica Valencia B.

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