Marcel COURTHIADE

 

Prénom NOM Marcel COURTHIADE
Fonction Maître de conférences de langue et civilisation rromani
Université et/ou Institut de recherche Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), Département Asie du Sud & Himalaya, Paris
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité)

plidam2emc@gmail.com

www.marcel-online.net

www.red-rrom.com
Langue de l’oralité et pays Langue rromani ; Europe
Discipline et domaine de recherche

Collectage, mise en forme et réinjection des productions orales dans la circulation culturelle active.

Épistémologie de la recherche oralistique.
Mots-clés Rromani, orature, didactique, moso-roumain, peuples sans territoire compact, rapport oral-écrit
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) 1985.  Between oral and written textuality : the lila of the young rromani poets in Kossovia. Latcho drom International, 1985 (Nr 6-suppl.). Rome – pp. 2-20.
1999. Rromani riddles – Rromani garadune lava – Roma találós kérdések : könyv I. Gurbet. (avec Rajko Đurić & Melinda Rézműves). Budapest : Cigány Ház-Romano Kher (82 p.).
2003. Quelques proverbes des Ashkalo-Égyptiens de Prishtina. In: Bulletin de l’INALCO. Paris – pp. 63-82.
2008. Les Turcs dans les chansons des Rroms des Balkans à l’époque ottomane. In : Frosa Pejoska-Bouchereau, dir. L’image de la période ottomane dans les littératures balkaniques. Cahiers Balkaniques. Paris –  pp. 36-37 : 243-272.
2017. Die Rromani Sprache : Von den Dialekten zur Hochsprache – von der mündlichen Überlieferung zur Literaturproduktion [La langue rromani : des dialectes à la langue soutenue – de la transmission orale à la production littéraire]. In: Lebendiges rromanes in Kindertagesstätten, Schulen und Lehrer Innenbildung. Köln – pp. 26-37.
Travaux en cours Recueil et mise en ligne avec Lecture Avec Assistance Vocale (L.A.A.V. – ou readalong en anglais) du patrimoine littéraire – oralité comprise dans le cadre du projet pédagogique « Projet Restoring the European Dimension of the Rromani Language and Culture (R.E.D.-Rrom) », soutenu par l’Agence exécutive “Éducation, audiovisuel et culture” de l’Union européenne (EACEA), la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) et l’INALCO. http://www.red-rrom.com/home.page
Date et rédacteur de la fiche

29/11/2020

Marcel Courthiade

Katia BUFFETRILLE

 

Prénom NOM Katia BUFFETRILLE
Fonction Ingénieure de recherche retraitée
Université et/ou Institut de recherche

École Pratique des Hautes Études (EPHE), Paris

Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale (CRCAO)
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité) katia.buffetrille@free.fr
Langue de l’oralité et pays tibétain
Discipline et domaine de recherche Anthropologie
Mots-clés Epopée ; rituels
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité)

2004, « Jeu et rituel ou comment le jeu peut être un rituel : le glu/klu rol du sixième mois dans la région de Reb gong (A mdo) », in Études mongoles, sibériennes, centrasiatiques et tibétaines. N° 35. Automne 2004, pp. 203-229.

https://journals.openedition.org/emscat/508
2008, « Some remarks on mediums: the case of the lha pa of the musical festival (glu rol) of Sog ru (A mdo) », Mongolo-Tibetica Pragensia ’08, vol. 1, n°2, Charles University, Prague, pp. 13-66.
2010, « “May the new emerge from the ancient! May the ancient serve the present!” The Gesar festival of Rma chen (A mdo 2002) », in Roberti Vitali (ed.) Proceedings of the International Seminar on Tibetan and Himalayan Studies. Dharamsala, September 3rd-5th 2009. The Tibet Journal, Special Issue. Autumn 2009 vol. XXXIV n° 3, Summer 2010 vol. XXXV n° 2, pp. 523-554.
Travaux en cours Livre de vulgarisation sur la civilisation tibétaine
Date et rédacteur de la fiche

9/11/2020

Katia Buffetrille

Julien BRULEY

 

Prénom NOM Julien BRULEY
Fonction Docteur en anthropologie
Université et/ou Institut de recherche

Université de Lille, laboratoire CLERSE

Chercheur associé à l’IFEAC (Institut Français d’Etudes sur l’Asie centrale) de Bichkek (Kirghizstan)
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité)

julien.bruley29@laposte.net

https://univ-lille.academia.edu/JulienBruley
Langue de l’oralité et pays Kirghiz (Kirghizstan)
Discipline et domaine de recherche Anthropologie sociale
Mots-clés Épopée de Manas, tradition orale, instrumentalisation politique, politiques culturelles internationales, Unesco.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) 2018, « Manas aytuu – anthropologie d’une récitation de l’épopée de Manas », Le Recueil Ouvert [En ligne] : http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/315-manas-aytuu-anthropologie-d-une-recitation-de-l-epopee-de-manas
2019, L’épopée de Manas : étude historique, patrimoniale et ethnographique, thèse de doctorat, sous la direction de Mme Brigitte Steinmann, Université de Lille, 665 p.
2020, « La tradition de Manas en Chine et les relations sino-kirghizes », Working paper n° 36 [En ligne] : https://ifeac.hypotheses.org/6922
Travaux en cours

Rédaction d’une monographie sur l’épopée kirghize de Manas (tirée de la thèse de doctorat).

Divers articles en préparation (en anglais, français et kirghiz).
Date et rédacteur de la fiche

14/11/2020

Julien Bruley

Jean-Luc LAMBERT

 

Prénom NOM Jean-Luc LAMBERT
Fonction Maître de Conférences
Université et/ou Institut de recherche École Pratique des Hautes Etudes (EPHE), Paris Sorbonne
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité)

jean-luc.lambert@ephe.psl.eu

https://www.gsrl-cnrs.fr/lambert-jean-luc/
Langue de l’oralité et pays Langues des populations Nganassanes, Nénètse, Khante et Mansi ; Russie, Sibérie ; collecte sur le terrain et analyse ; analyse des traditions orales collectées aux XIXe et XXe siècles.
Discipline et domaine de recherche Anthropologie
Mots-clés Anthropologie, oralité, mythe, épopée, Sibérie.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité)

2002-2003 Sortir de la nuit. Essai sur le chamanisme nganassane (Arctique sibérien) [numéro spécial Études Mongoles et Sibériennes, 33-34], 565 p.

[Contient de nombreux récits de la tradition orale nganassane collectés sur le terrain par l’auteur].
2017, « Quand l’attente de l’assistance détermine l’épopée. La performance épique dans le contexte religieux ob-ougrien (Ouest sibérien) », in Florence Goyet et Jean-Luc Lambert (eds), Auralité : changer l’auditoire, changer l’épopée, 3e livraison du Recueil ouvert, publication en ligne, http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/263-quand-l-attente-de-l-assistance-determine-l-epopee-la-performance-epique-dans-le-contexte-religieux-ob-ougrien-ouest-siberien
2014, et Florence Goyet (dir.), L’épopée, un outil pour penser les transformations de la société [12 articles du volume Épopée et millénarisme : transformations et innovations (numéro spécial d’Études Mongoles & Sibériennes, Centrasiatiques & Tibétaines 45), en ligne]. http://emscat.revues.org/2265

2003-2005, Corpus de textes nganassanes en ligne. Nganassane/russe. Travail collectif.

https://iling-ran.ru/gusev/Nganasan/texts/index.php
2010, « Именем медведя : Эволюция религиозных представлений обско‑угорских народов в XVIII – начале XX в. », Finnisch-Ugrische Mitteilungen 32-33, Anna Widmer  et Valentin Gusev (eds), Gedenkschrift für Eugen Helimski (1950-2007),  pp. 333-359.
Travaux en cours Ouvrage sur l’épopée ob-ougrienne (khante et mansie)
Date et rédacteur de la fiche

9/10/2020

Jean-Luc Lambert

Clément JACQUEMOUD

 

Prénom NOM Clément JACQUEMOUD
Fonction Docteur associé
Université et/ou Institut de recherche Centre d’études en sciences sociales du religieux (CéSor UMR EHESS/CNRS 8582)
Coordonnées (mail ; téléphone si souhaité)

clement.jacquemoud@gmail.com

https://ephe-sorbonne.academia.edu/ClementJacquemoud
Langue de l’oralité et pays Altaïen et langues turques de Sibérie méridionale, Fédération de Russie
Discipline et domaine de recherche Anthropologie, littérature comparée, sciences religieuses.
Mots-clés Littérature orale, collecte, rituel de récitation de l’épopée, fonctions sociales de l’épopée, transmission, traduction
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité)

2018, Jacquemoud, Clément, et Borjon-Privé, Yann, 2018, « Transferts culturels en République de l’Altaï. Analyse introductive de deux termes tirés d’une épopée altaïenne contemporaine », in Pavel Alexeiev, Ekaterina Dmitrieva & Michel Espagne (dir.), Transferts culturels en Sibérie. De l’Altaï à la Iakoutie, Paris, Demopolis, pp. 203-219.

En ligne : https://www.academia.edu/38102758/Jacquemoud-Borjon-Prive-2018-Transferts-culturels-Altai.pdf

2017, « Èšua, Učar-kaj, Ak-Byrkan et les autres. Les nouvelles formes épiques des mouvements religieux altaïens », in Florence Goyet (dir.), Le recueil ouvert. Projet Épopée.

En ligne : http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/269-esua-ucar-kaj-ak-byrkan-et-les-autres-le-renouveau-epique-en-republique-de-l-altai-siberie-meridionale

2014, « Altaj-Buučaj, héros épique de l’entre-deux siècles », in Florence Goyet & Jean-Luc Lambert (dir.), « L’épopée, un outil pour penser les transformations de la société », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, 45.

En ligne http://emscat.revues.org/2292
2011, « Kögudej-Mergen, héros de Maadaj-Kara, et le chamane », in Gornyj-Altaj: problemy bilingvizma v polikul’turnom prostranstve. Materialy meždunarodnoj naučno-praktičeskoj konferencii. 28-30 Ijunja 2011 goda, Gorno-Altaïsk, Presses de l’Université, pp. 233-236.
Travaux en cours “La preuse des cimes sacrées de l’Altaï”. L’épopée d’Otchy-Bala au prisme du XXe siècle en Russie
Date et rédacteur de la fiche

18/11/2020

Clément Jacquemoud

Emmanuelle SAUCOURT

 

Emmanuelle SAUCOURT
Responsable de formation en littérature orale
Ecole nomade du conte et de la littérature orale Kom Panis
e.saucourt@free.fr
Langue de l’oralité et pays Français, domaine français
Discipline et domaine de recherche Anthropologie, champs d’application et d’expression de l’oralité dans le monde contemporain.
Mots-clés Genres de la littérature orale – outils de l’oralité – champs d’application – décolonisation des sources orales – thérapie/Alzheimer.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) 2016/2017, Conter pour prendre soin de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, La Grande Oreille n° 67-68, pp. 206-210.
2009, Conter en C.A.N.T.O.U., La Revue Francophone de gériatrie et de gérontologie, n° 160
2009, Rapport de recherche anthropologique – Evaluation des effets d’ateliers de conte auprès de personnes institutionnalisées atteintes de la maladie d’Alzheimer évoluée ou apparentée. Recherche financée par C.N.S.A. – Fondation de France – Médéric Alzheimer – D.R.A.C. – A.R.H. – en partenariat avec le Laboratoire Individu,  Santé, Société (EA – SIS 4129) de l’Université Lumière Lyon 2.
2004, Thèse de doctorat en sociologie et anthropologie: Amadou Hampâté Bâ : ethnologue ou silatigi ? Etude d’un corpus écrit de contes initiatiques peuls, Université Lumière Lyon 2.
2003, Amadou Hampâté Bâ : entre oralité et écriture, Actes du colloque international Littérature orale. Paroles vivantes et mouvantes, PUL.
Travaux en cours Enseignement de l’oralité ; champs d’application de  l’oralité.
Date et rédacteur de la fiche

10/12/2020

Emmanuelle Saucourt

Gulistan Sido

 

Prénom NOM Gulistan Sido
Fonction
    • Responsable des relations internationales
    • Enseignement de la littérature kurde
    • 2021, Projet de thèse sur la littérature orale et écrite en kurde
Langue de l’oralité et pays Le kurde et plus particulièrement le dialecte kurmanci en Syrie.
Discipline et domaine de recherche Littérature orale, recherche de terrain et collecte de textes, transcription, traduction et analyse des textes oraux.
Mots-clés Kurde, littérature, oralité, performance, conte, récit, proverbe.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité)

“Gula Dîla Werçengê”, la traduction d’un conte de ma grand-mère.

https://blog.transglobal-studies.org/gula-dila-wer-cenge/

« Tradition orale dans la montagne kurde », article écrit en kurde, publié dans la revue kurde,  Pênûsa Ziman, Afrin, 2012.

“La transcription de la littérature orale kurde”, Dossier rédigé pour le séminaire de M2 « Oralité » à l’INALCO, sous la direction d’Ursula Baumgardt, 2009.
Travaux en cours Transcription des contes, des épopées et d’autres genres oraux collectés et enregistrés dans la région de la montagne kurde (Afrin ) en 2009 au nord d’Alep.
Informations supplémentaires

Soumis au Comité Scientifique des ODM:

    •  « La littérature orale en kurde, synthèse et spécificités »
    •  « L’oralité et la transmission culturelle en temps de guerre: l’exemple de la Syrie »
    •  « Le récit de vie, témoignage d’expériences destructrices subies par tout un peuple et par des individus terrorisés »
    •  « L’oralité et le récit de vie, voie vers la résilience et source de vitalité culturelle ».
Date et rédacteur de la fiche

Gulistan Sido

Le 01/01/2021, mise à jour le 12/06/2021.

Le récit de vie en oralité

 

Présentation de la Table ronde

 

 

Le récit de vie en oralité est peu décrit.

En effet, concernant les textes qui portent sur la vie de l’énonciateur lui-même ou sur celle d’une personne différente, on s’intéresse respectivement à l’autobiographie ou à la biographie. Dans les deux cas, la modalité de communication, l’écriture, définit certaines formes canoniques dont je ne mentionne que certaines. Dans les deux cas, il s’agit d’un récit relativement long. Ce dernier a pour centre souvent une personne connue à qui le public porte de l’intérêt, justement à cause de sa renommée. L’écriture du récit relève d’un projet défini en amont, nécessitant parfois de véritables recherches et une documentation spécialisée. Le lecteur s’attend à ce que la vie narrée ait un caractère exceptionnel. Le récit est censé être non-fictionnel, véridique, ceci d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un récit autobiographique : l’auteur est effectivement le garant de la véracité et du « pacte autobiographique » défini en ces termes déjà en 1975 par Philippe Lejeune.

A la différence des deux genres cités ci-dessus, le récit de vie est écrit ou oral. Pour cette raison, il est d’emblée protéiforme. Il n’a pas nécessairement l’ambition d’exhaustivité ni celle d’exemplarité des faits narrés. Dit souvent mais non exclusivement à la première personne, il est plus ou moins long, spontané ou sollicité, intervenant simplement durant une conversation ou au contraire, dans des circonstances plus particulières.

Il est interrogé en sociologie ou en anthropologie (Ursula Baumgardt, 1991) en tant que témoignage et pour analyser des contenus définis à l’avance, auquel cas il peut être sollicité dans une enquête. Par ailleurs, le récit de vie est parfois compris comme un objet sémiotique (Claude Abastado, 1988). En revanche, sa fonction première en contexte de psychanalyse n’est pas celle d’un récit de faits révolus, mais plutôt celle de réactualiser des expériences, des sentiments ou des faits pour y accéder et les intégrer. Ici, son objectif n’est pas de dire le « je » à autrui, mais d’aider le « je » à se retrouver.

Malgré l’intérêt considérable qu’il suscite, le récit de vie est rarement analysé en tenant compte des deux modalités d’expression qu’il emprunte aisément, l’écriture ou l’oralité. C’est cette dernière modalité à laquelle est consacrée plus spécifiquement notre Table ronde. La méthode partagée par les intervenants consiste en premier lieu à observer les récits de vie et leur fonctionnement textuel et social. En effet, en oralité, une attention particulière doit être accordée au contexte de communication et à la performance. Le premier niveau est celui de la communication directe et non médiatisée entre l’énonciateur et le destinataire, réunis dans la situation spécifique de la performance. Celle-ci se manifeste chaque fois dans une situation unique, la situation d’énonciation : qui sont les interlocuteurs, quels liens entretiennent-ils, dans quelles circonstances se retrouvent-ils au moment où l’un d’eux dit le récit de sa vie, en intégralité ou non. Peut-on identifier un « déclencheur » ?

Pour ces raisons, le récit de vie en oralité nécessite une réflexion approfondie sur les conditions dans lesquelles il est recueilli. Ainsi, la méthodologie de la collecte observera avec une attention particulière la situation d’énonciation pour analyser d’éventuelles incidences de cette situation sur le récit.

Notre Table ronde sera l’occasion de présenter plusieurs exemples de récits de vie et d’approfondir la discussion scientifique. Nous nous posons également la question de savoir si le récit de vie peut être considéré comme un genre de la littérature orale.

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Références citées

    • ABASTADO Claude, 1988, « ‘Raconte ! Raconte…’ Les récits de vie comme objet sémiotique, in Dérives de signes, Paris, Publidix, Université de Paris X, pp. 219-236.
    • BAUMGARDT Ursula, 1991, « L’énonciation dans le récit autobiographique et anthropologique : l’exemple de Moi, un Mbororo », Autobiographies et récits de vie en Afrique, Itinéraires et contacts de cultures, vol 13, Université Paris-Nord, pp. 43-47.
    • LEJEUNE Philippe, 1975, Le pacte autobiographique, Paris, Le Seuil,  358 p.

Ursula Baumgardt

 

 

 

 

Programme

vendredi 9 avril 2021

14h-18h

Format : Webinaire

communications de 20 à 30 minutes

Séminaire de recherche

Les Oralités du Monde, Master Oralité, ELLAF, PLIDAM

 

 

 

Présidence 

Frosa Pejoska Bouchereau

 

Ursula Baumgardt

Récit de vie, situations d’énonciation (quelques exemples)

Louise Ouvrard

Méthodologie de la collecte, récits de vie en malgache

Fatima El Aïhar

Récit de vie, source d’information historique – Algérie

 

Pause

 

Cristina Alexopoulos

Récit de vie, récit testimonial – Grèce

Aliou Mohamadou

Un mot d’accueil pour l’auteure du récit de vie en haoussa,

Fatimane Moussa-AghaliYarintata « Mon enfance », – Niger

Monire Akbarpouran

 

Monire Akbarpouran
Post-doctorante
Université Clermont-Auvergne

m.akbarpouran2@gmail.com

https://uca-fr.academia.edu/MonireAkbarpouran

Langue de l’oralité et pays Azéri, Iran
Discipline et domaine de recherche Littérature française, les épopée turques.
Mots-clés Dede Korkut, Koroğlu, destan, aşıq, performance, transmission orale, récitations en contexte urbain, tradition orale dans les institutions modernes.
Travaux (5 titres se rapportant à l’oralité) 2014, « Vers l’étude du “travail épique” dans le Livre de Dede Korkut », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, Paris, EPHE-CEMS, 2014, N° 45.
2017, « L’altérité dans Le Livre de Dede Korkut : l’image du chrétien », The Journal of Academic Social Science Studies, n°57, pp. 291-309.
2017, « Le destan turc est-il une épopée ? Premiers débats et prolongements actuels », Recueil Ouvert du Projet Épopée, Université Grenoble Alpes, http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/ .
2019, « Approches de l’imaginaire épique ; vers la conceptualisation d’une notion », Bulletin de l’IFAN Ch. A. Diop, sér  B, t. LIX, n° 1-2, pp.157-167.
(En cours de publication), « Le destan de Köroğlu et l’éloge de la rébellion », Actes du colloque du REARE (Rouen, 27, 28 sept. 2018).
Travaux en cours

(En cours de publication). « Récitations des aṣiq iraniens au sein des institutions modernes : anachronisme et transformation sociale », Anachronisme, Saolo Neiva, les Presses de l’université Clermont-Auvergne.

Koroğlu du XXIe siècle et les aşıq iraniens. Ce livre de 400 pages est issu de deux ans de recherche au laboratoire CELIS à l’université Clermont-Auvergne. Accompagné d’un CD, il comprend une introduction détaillée et le texte bilingue de six récitations enregistrées en Iran du 2015-2018 et dans de différents milieux culturels.
Informations complémentaires Thèse en sociologie de la culture, Centre Urbanisation Culture Société, Institut national de la recherche scientifique, Montréal. Ce projet de recherche a pour but d’examiner la modernisation en contexte urbain de la tradition d’aşiq en Iran contemporain, ainsi que la transformation des rituels et des liens sociaux qui orientent la gestion du patrimoine culturel.
Date et rédacteur de la fiche

14/11/2020

Monire Akbarpouran

Séminaire inaugural – résumés

 

 

 

 

Résumés des interventions

 

 

Introduction

par Ursula Baumgardt

L’oralité est souvent abordée selon un point de vue simplificateur : les littératures orales, pratiquées en milieu rural, dans des zones plus ou moins isolées et « traditionnelles », seraient conservatrices et incapables de s’ouvrir à l’innovation. Supposées absentes des milieux urbains, elles n’y seraient attestées que sous une forme « moderne » et sur de nouveaux supports technologiques. Ainsi, elles coexisteraient dans ces milieux en bonne harmonie avec l’écriture littéraire — et quelle écriture littéraire ?

Ce paradigme, largement répandu concernant les oralités en Afrique de l’Ouest, est réducteur, car il instaure une hiérarchie entre les modalités d’expressions littéraires : l’oralité, la néo-oralité et la scripturalité. Notre séminaire étudie ce point de vue dans une perspective transversale.

 

En Inde, dire l’épopée en ville. Question spatiale et/ou de statut social

par Catherine Servan-Schreiber

À partir de l’exemple des performances d’épopées qui se poursuivent dans divers espaces urbains en Inde du Nord, cette intervention s’interroge sur la relation ville/campagne en oralité. Elle montre le rôle de relais que joue la ville pour l’oralité, et elle fait ressortir la place de toute une sociabilité urbaine liée à la transmission des répertoires. Dans un deuxième temps, elle aborde le problème des limitations qui entravent l’accès de l’interprète à certains lieux urbains, tels que les studios de radio. Enfin, elle pose l’inévitable question des possibilités de diffusion des épopées au moyen des technologies d’Internet et de leur impact sur la popularité et la carrière des interprètes.

 

L’oralité macédonienne. De la scène théâtrale à la scène politique.

par Frosa Pejoska-Bouchereau

Le théâtre macédonien « de l’existence » ou « du quotidien » (1848-1950), bitoven teatar (битовен театар), relève à la fois de l’oralité et de l’écriture. La poésie orale (le chant), forme brève, ouvre et clôt les pièces. Insérée également dans le texte, elle est partie intégrante du discours narratif et de sa structure.

Le genre est inauguré par Jordan Adji Konstantinov-Djinot (1818/21 ?-1882) – Le Géant, durant la domination ottomane. Il marque son apogée entre les deux guerres mondiales, lorsque se succèderont les dominations bulgare et serbe. Il disparaîtra peu après la constitution de la République de Macédoine en 1945.

Le théâtre de « l’existence » se pense et s’écrit dans le but exclusif d’être dit et joué sur scène devant un public ciblé : les Macédoniens. Les scènes se déroulent en milieu rural ou urbain.

En regard des formes étatiques d’acculturation et de négation, le théâtre devient la scène où le politique recouvre la voix (vox populi) et inscrit l’existence d’un peuple à travers sa voix qui porte témoignage.

 

Poésie chantée, des fêtes de villages aux scènes nationales : exemples en ouïghour

par Mukaddas Mijit

La pratique de la musique classique ouïghoure a été développée depuis des siècles autour de la poésie spirituelle chantée. Étant la manifestation mélodique de la pensée soufie, ces sagesses ancestrales concernent tous les niveaux de la culture, permettant aux Ouïghours de façonner une identité contemporaine. Ces poésies chantées étaient largement pratiquées, jusqu’à très récemment, dans les rassemblements festifs et ruraux, du Nord au Sud de la région ouïghoure (Nord-ouest de la Chine). Elles contribuaient également à la création de spectacles, régulièrement présentés sur les grandes scènes nationales (à Urumchi, à Pékin ou à Shanghai) par des troupes artistiques professionnelles.

Cette communication s’intéresse à la place de quelques formes représentatives de l’expression poétique dans la transmission d’une mémoire collective. Elle revient sur la pratique de la poésie chantée dans les fêtes traditionnelles à l’occasion du mariage Meshrep, ainsi que dans la représentation des répertoires de suites musicales comme les On Ikki Muqam. Elle discute également la transformation (et l’interdiction) récente de certaines de ces pratiques culturelles dans une crise politique sans précédent.

 

La littérature orale en breton, un phénomène rural ?

par Nelly Blanchard

L’opposition entre oralité rurale traditionnelle et oralité urbaine moderne sur laquelle porte la manifestation, invite à réfléchir sur la définition et la représentation de l’oralité, à y confronter des situations qui remettent en cause cette perception binaire, à nuancer la radicalité de cette opposition. L’analyse du cas de la littérature orale en breton ne remet pas profondément en cause cette opposition, mais permet de mesurer la complexité du concept d’oralité par une réflexion sur ses rapports avec des pratiques et des caractéristiques qui lui sont associées.

En premier lieu, elle ne peut être abordée que dans le cadre de l’évolution des pratiques linguistiques en breton, faites de profonds bouleversements au XXe et XXIe siècles. En deuxième lieu, il s’agit de soulever la question du rapport de la littérature orale bretonne à la ruralité à l’aune du populaire et du paritaire. En deuxième lieu, la complexité du phénomène oral mérite attention, notamment au travers de la circularité oral-iconographie-écrit, de l’art de la composition d’actualité, du revival et de l’enseignement qui sont aujourd’hui les deux principales voies de valorisation de cette oralité.

 

L’enseignement bilingue et l’oralité : l’exemple occitan

par Pierre Escudé

L’occitan est dialectal, comme toute langue, mais n’a pas de « force d’intercourse » institutionnelle, si ce n’est par une littérature millénaire dont l’accès a été invisibilisé par la norme monolingue du français… et par l’Ecole elle-même.

Dans la réalité pédagogique, la ritualisation de l’oral et l’usage d’une graphie commune permettent une forme d’intercourse évidente. Se standardisant, la langue gagne en légitimité institutionnelle… mais se détache des « esprits de clocher », des formes dialectales qui légitiment la réalité de l’occitan dans les territoires et en sont les seules sources d’innovation linguistique – charge à la force d’intercourse de valider ou d’invalider cette innovation.

La réponse dynamique à cette problématique réside dans ce que Ronjat nommait « intercompréhension » : capacité à comprendre la structure d’une langue – ou d’un système de langues – et capacité à être en interaction compréhensive avec ses variantes.

 

Les transformations d’un conte quechua (Pérou) en milieu urbain

par César Itier

Nous présentons une analyse et une interprétation d’un conte quechua recueilli à Cuzco (Pérou). Intitulé « Le serpent », il a été écrit par Eugenia Carlos Ríos qui l’a entendu raconter par sa mère, Lucía Ríos Umiyauri. Il s’agit d’une version du conte habituellement connu sous le titre de « La jeune fille et le serpent », appartenant à l’ensemble thématique des « fiancés animaux ». Par rapport aux versions jusqu’à présent connues, celle-ci se caractérise par d’importantes innovations, dont la principale est l’ajout d’un épilogue et d’une morale qui renouvellent profondément sa signification. Cette version a été forgée par Lucía Ríos alors qu’elle avait quitté, avec son mari et ses enfants, sa communauté rurale pour s’installer dans la ville de Cuzco. Elle a aménagé un thème narratif traditionnel pour transmettre à ses filles un message susceptible de leur être utile dans le nouveau contexte où elles allaient vivre.

 

La chanson en milieu urbain et rural : le cas du kinyarwanda

par Chantal Gishoma

La chanson, indirimbo, est l’un des outils traditionnels très efficaces pour conserver et transmettre le patrimoine culturel rwandais. Aujourd’hui, tout en s’adaptant à la société moderne, la chanson continue de jouer son rôle.  Omniprésente dans la vie quotidienne des Rwandais, elle accompagne l’enfant dans le berceau et à l’école ; le cultivateur dans son champs et le berger derrière son troupeau ; le politicien dans sa campagne politique et idéologique ; le religieux dans son église ; les chauffeurs sur leurs longs trajets, le médecin dans la mobilisation pour la vaccination ; l’exilé loin de son pays natal, le militaire au front, le journaliste à la radio et à la télévision…

 

Al-būqalāt, poésie féminine chantée en arabe algérien

par Fatima Zohra El Aïhar

Al-būqalāt est un genre de la poésie orale féminine en arabe maghrébin. Peu de recherches de terrain approfondies lui sont consacrées, mais selon mes observations personnelles, cette poésie est pratiquée en ville, notamment à Alger. Elle est chantée par des femmes pour des femmes, à différentes occasions, généralement dans une ambiance festive.

La vitalité de cette poésie orale, est-elle liée à sa forme et à ses fonctions ? Deux hypothèses peuvent être formulées. Les circonstances de la performance permettent aux femmes d’exprimer leur subjectivité, fonction qui favorise la présence de la poésie orale féminine en arabe algérien dans les milieux ruraux et dans les milieux urbains. Par ailleurs, le contexte de production, peu ou non formalisé, facilite l’adaptabilité de la poésie à des contextes variables et à la circulation entre plusieurs modalités d’expression.

Cependant, les conditions de vie étant devenues très difficiles, cette forme de littérature orale est produite moins souvent, car c’est une poésie chantée en contexte de détente et de convivialité.

 

Quelques champs d’application de l’oralité

par Emmanuelle Saucourt

À travers mon expérience de recherche de terrain et de formatrice en oralité auprès de publics de milieu professionnels variés, je présenterai différentes situations d’applications de l’oralité : en contexte pédagogique, thérapeutique ou social.

L’objectif des formations en oralité est de transmettre un savoir-faire sur ses applications. Il s’inscrit dans une compréhension plus globale et théorique de l’oralité, car la formation structure et développe des connaissances à deux niveaux complémentaires : l’immense répertoire international de contes, et les approches contemporaines qui en font un objet d’action dans la société et de réflexion sur les enjeux humains actuels.

En formant celles et ceux qui voient dans l’oralité une approche pour améliorer leurs pratiques professionnelles, nous contribuons à sortir l’oralité du carcan stéréotypique dans lequel elle est souvent enfermée. Sa force structurante permet, tout en aidant à une conscientisation des règles de langage, de questionner l’individu de tout âge sur sa place dans la communauté, son identité, l’interculturalité, la transmission, la mémoire, l’intergénérationnel, mais aussi sur son positionnement dans le monde contemporain, sur la force de l’imaginaire et du langage symbolique.

 

La poésie orale en somali, l’exemple de gabay

par Martin Orwin

Les genres de la poésie en somali comprennent deux types principaux, hees et maanso. Ils partagent les caractéristiques de la métrique et de l’allitération.

Le terme hees est traditionnellement utilisé pour les poèmes associés au travail et à la danse. Les poètes sont anonymes, leur textes peuvent être modifiés. Les poèmes traditionnels hees sont produits par les femmes ou par les hommes puisqu’ils sont associés à certains types de travail. Depuis les années 1960, la signification de hees s’est élargie à des chansons accompagnées d’instruments de musique.

En revanche, dans les poèmes maanso, les mots ne peuvent pas être changés, le poète est connu et doit toujours être reconnu comme étant l’auteur. Les poèmes de type maanso sont souvent plus longs que les hees traditionnels et ils sont considérés comme plus prestigieux. Ils ne sont pas associés à un type de travail particulier, mais traitent des questions qui préoccupent plus largement la société.

Dans mon exposé, j’étudie la poésie maanso en examinant spécifiquement le genre de « longue ligne », connu sous le nom de gabay.

 

Heeso caruureed « Chansons pour enfants » : un genre de la littérature orale en somali, au delà des frontières urbaines et rurales

par Fatouma Mahamoud

Heeso carruureed est un recueil de « Chansons pour enfants » en somali. Il s’agit d’un genre de la  poésie orale féminine dans lequel la femme conseille, informe, loue ou dit des prières pour son enfant, mais où elle lui fait aussi des reproches, se plaint de son mari et étale ses griefs. La berceuse lui sert ainsi d’espace d’expression pour souligner ses propres mérites et l’immense devoir qui lui revient de prendre soin de l’enfant et de l’éduquer. Elle revendique ainsi l’importance de son travail et réclame la reconnaissance de son rôle.

La berceuse est par ailleurs une fenêtre ouverte sur le monde somali : le milieu désertique et une nature parcimonieuse ; l’aliment de base qui est le lait ; une vie dépendant entièrement du troupeau ; un environnement hostile où le danger d’animaux sauvages vous guette à tout instant, où l’on n’est pas à l’abri d’un conflit entre deux clans ; et enfin, la réalité d’une société patriarcale qui fragilise la femme.

 

ELLAF Éditions : un projet dédié aux littératures en langues africaines

par Aliou Mohamadou

Les maisons d’édition consacrées aux littératures en langues africaines sont rares. Cette carence se ressent tout particulièrement dans les pays francophones. Or, de nombreux textes inédits dans les langues africaines voient de plus en plus le jour, grâce surtout à une action militante. Par ailleurs, bien que la littérature orale continue à circuler  tout en se réinventant à travers la néo-oralité, seule une faible partie de ses textes est publiée grâce aux efforts de chercheurs. L’édition savante des textes de l’oralité reste toujours indispensable ; il y a cependant nécessité de rendre ces textes accessibles aux locuteurs sans un appareil critique lourd. ELLAF Éditions cherche également à répondre aux demandes des populations, qu’elles soient urbaines, rurales ou de la daspora, qui ont besoin de littérature jeunesse qui les aide dans la transmission.

ELLAF Éditions combine le format livre traditionnel et livre numérique tout en cherchant des solutions au difficile problème de la diffusion du livre.

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